J’ai décidé d’arrêter la course au large telle qu’elle existe aujourd’hui en 2023.
L’urgence climatique et l’effondrement de la biodiversité sont incompatibles avec la manière de vivre de la course au large et la compétition.
J’ai commencé la voile pour aller voir ce qu’il y avait derrière l’horizon et découvrir la beauté de l’océan.
La course au large m’a attrapé car le solitaire, je trouvais ça fou et hors-norme.
J’aime le défi, l’apprentissage, et le dépassement. C’est ça qui m’a mis à la voile.
Pour découvrir ce qu’il y a derrière l’horizon et se découvrir soi-même.
La compétition avait cette vertu là, d’inciter à donner le meilleur de soi-même face à son bateau et à l’océan, et de rassembler au même endroit au même moment d’autres fous comme moi.
Mais aujourd’hui, je n’ai plus envie de compétition sans limite à la performance.
Car c’est un non-sens total.
Car le prix à payer est lourd.
Et je ne veux plus être tiraillé entre dire qu’il faut changer et ne pas changer moi-même.
Quand je regarde objectivement ce milieu, je vois des enfants qui jouent entre eux et se disputent le meilleur jouet sans regarder ce qui se passe autour. De manière très égoïste.
Avec beaucoup d’indécence.
Complètement déconnectés de la réalité sociale et environnementale.
Je le sais, car j’ai été un de ces enfants gâtés.
A peine une grande course terminée qu’on annonce vouloir faire du neuf, plus vite,
plus rapide pour gagner.
La compétition, c’est de la création de conflit.
C’est de la sélection.
C’est faire preuve de soumission.
C’est du conformisme.
C’est accepter un système.
C’est de l’addiction facile.
Bien loin de la création, de la poésie, de l’exploration,
de la recherche d’équilibre et de sens à laquelle j’aspire,
comme de plus en plus de personnes de ma génération.
Je trouve cela d’une grande vanité.
Cela me rend triste, mais je ne perds pas mon optimisme.
Bien au contraire.
C’est aussi la nature, la sélection naturelle pourrait-on rétorquer. Mais n’est ce pas justement à nous d’élever notre niveau de conscience pour dépasser ce stade primaire ?
La course au large serait là pour nous faire rêver.
Mais qu’y a-t-il encore à raconter ?
La com’ et le marketing arriveront toujours à créer et vendre des concepts.
Mais cela commence à se voir cette coquille vide.
Certes la course au large parle d’inspirer via la liberté, l’horizon, le changement de cap… Mais toujours à bord de machines de guerre, prêtes au combat, pour une mise avant personnelle…Aidez-MOI ! Je mérite de réaliser MON rêve !
Pourtant l’humain et l’universel sont le coeur de ce qui nous passionne dans la voile et l’océan.
Mais combien de marins ont pris le temps de se questionner sur leurs motivations ?
Combien de marins ont pris le temps de se former pour essayer de comprendre scientifiquement l’océan, alors qu’ils l’utilisent tous les jours ?
On se voile tous la face à entretenir ce brouillard qui nous arrange bien.
Alors qu’aujourd’hui, si nous voulons espérer un futur pour nos enfants nous devons travailler avec nous même, avec la nature, et trouver l’équilibre ensemble dans des rêves collectifs et fédérateurs.
Les réseaux sociaux, où se construisent désormais nos rêves et nos envies, nous enferment trop souvent à vouloir copier ce que nous propose la norme actuelle, pour mieux nous contrôler, nous comparer et nous rendre triste.
Mais d’autres aventures nautiques sont possibles.
Celles d’aujourd’hui sont déjà obsolètes et bientôt nous allons avoir honte de ce que nous avons pu laisser faire.
Depuis 3 ans et mon engagement écologique avec l’association La Vague, je ne fais que m’ouvrir à une vérité scientifique dure à entendre et à comprendre.
On ne va pas dans la bonne direction.
L’urgence climatique est là.
On peut être éco-anxieux.
Ou éco-inconscient.
Que disent les chiffres des scientifiques ?
Chaque humain ne peut émettre plus de 2T équivalent CO2 par personne et par an si nous souhaitons rester sous les 2 degrés de réchauffement.
Un Français moyen 10T.
Un Class40 neuf 50T ?
Un Imoca 600T ?
Des centaines de milliers de tonnes pour l’organisation des courses ?
Certes la voile n’est pas le gros pollueur.
Mais toute action qui contribue à dépasser ces 2T devrait être remise en question.
Chaque initiative, chaque question posée, même si l’on n’est pas parfait, va dans la bonne direction pour initier une transition.
Il est vrai aussi que la moindre action est polluante, et que si l’on arrête tout, on revient à Voltaire qui cultive son jardin…
Il y a un entre-deux et un équilibre à trouver, une question d’échelle à assimiler.
Car la technologie ne sauvera pas tout, mais elle doit pouvoir trouver sa place et un usage raisonné.
Depuis 3 ans je me dis qu’il faut rester dans le milieu et essayer chacun, de faire bouger les choses à son échelle, de l’intérieur.
Mais aujourd’hui, comme dans la société et en politique, tout le monde se regarde, et personne n’agit véritablement et nous sommes très loin d’être à la hauteur des enjeux.
L’interdépendance des classes, des organisateurs de course et des communicants est si forte que tout le monde se tire la couverture sans penser au bien commun.
Soit je me tais et je reste frustré d’être dans l’imposture de cette kermesse médiatico-réseaux sociaux- commerciale …
Soit je pars a l’aventure dans l’honnêteté, dans une vérité, dans ma vérité, dans une transition.
Certainement moins rentable.
Mais bien plus libre et créative.
Pleine d’inspiration positive.
Donc oui, je vais aller vers plus de sobriété, plus de simplicité, plus de low-tech.
Avec l’écologie en arrière-plan comme principe de base.
Mais aussi sans doute plus de vérité, d’authenticité, et d’universalité.
Car la finalité c’est le bonheur non ?
Je veux aller chercher ça ailleurs que dans ce que l’on veut nous vendre artistiquement, sportivement, économiquement et socialement depuis qu’on est tout petit.
A nous de ré-inventer de la joie, de la vie et du collectif.
Le sportif et la science peuvent avoir une dimension artistique avec du sens et de la beauté.
Aller vers la beauté, vers la simplicité, se reconnecter, c’est la seule chose qui peut encore nous sauver.
Tout ce que je raconte peut paraitre naïf, utopiste, simpliste ou en dehors de la réalité…
Je le sais, mais c’est ce qui me plait.
Quand on passe du temps sur l’eau, on se rend compte de l’absurdité de l’existence et qu’il faut être a l’écoute de soi-même.
Je ne sais pas où ce chemin va me mener.
Et je suis bien content de ne pas le savoir.
Je suis toutefois reconnaissant de tout ce que j’ai vécu et appris au contact de la course au large et de ce que j’ai pu partager avec mes sponsors et les amis qui m’ont suivi.
Si j’écris ce texte c’est d’abord pour moi-même.
Mais je veux partager ma réflexion à tous ceux qui rêvent et s’inspirent de la course au large.
Je ne souhaite pas casser les rêves de ceux qui aspirent au large.
Seulement montrer que d’autres imaginaires sont possibles.
Dans la voile comme dans tous les autres domaines.
Je n’abandonne pas le navire.
Il y a encore tellement de choses à imaginer.
Pleins de défis et de sillages à tracer, et je suis prêt à travailler avec des passionnés motivés.
Une classe de bateau monotype et durable associée à des aventures océaniques nouvelles ?
Je déclenche juste un empannage vers une zone non cartographiée où les fichiers météo ne peuvent pas me donner de routage sur ce qui va se passer.
Les choix que nous faisons aujourd’hui nous laissent deux options :
– soit on casse le futur
– soit on commence à le réparer
Faire mieux, avec moins, ensemble, sur une expédition artistique engagée.
Je vous raconte bientôt mes nouveaux projets.
Merci à tous.
Stan
Une transat entre montagne et océans, en double avec Mathieu Crépel, champion de snowboard et fondateur de l’association Water Family.
Une transat sous le signe de la protection de l’eau, de la sobriété, et du partage.
Court-Métrage : “C’est Pas Moi Le Skipper” un film de Stan Thuret.
Avec Enya Baroux, Roland Jourdain, François Gabart, Stan Thuret.
Images : Nicolas Fabbri, Stan Thuret.
Né le 29/06/1987 en région Parisienne. Born the 06/29/87 close to Paris.
Bac scientifique à Pontoise en 2005. Scientific high-school degree 2005.
Licence de cinéma à Paris 8 en 2008. Cinema Bachelor in Paris 8, 2008.
J’aime … I like …
Beaucoup mes guitares. My guitars a lot.
Nager, courir, rouler. To swim, to run, to ride.
Glisser en snowboard, en kitesurf. To ride my snowboard, my kitesurf.
Monter en haut des montagnes. To go on a mountaintop.
Aller plus loin que l’horizon. To go further than the horizon.
Ne jamais être sérieux. To never be serious.
L’absurdité. The absurdity.
Le bleu, le orange, le blanc. The blue, the orange, the white.
Les pastas, les pizzas, et la grenadine.
Ma filmographie par ici : Page IMDB Stan Thuret
Click on the posters below to see my full filmography.
Le départ de la natation se fait au bout de l’îlot Skoen à Port-la-Forêt, au bout du ponton des pêcheurs et des multicoques. Il faut ensuite nager en suivant les perches rouges du chenal. Après la dernière perche, il faut longer la plage du Cap Coz, mettre le cap sur le coin entre la plage et les falaises pour aller chercher et laisser à babord une bouée rouge d’un autre chenal. Enfin dernière ligne droite vers une bouée blanche, historiquement réservée au trimaran Macif.
2019 : Stan Thuret en solitaire en Figaro 3.
2020 : Team Everial en équipe et en relais sur le Class40 147 /Stan Thuret – Thierry Chabagny – Alan Roberts – Conrad Colman – François Gabart
2020 :4 Ladies to Finistèreman en équipe avec le support de Pierre Leboucher sur le Figaro 3 Guyot / Julia Courtois – Jeanne Courtois – Marie Protat – Marion La Rouch
2020 : Debra Fop France en relais et voile en double en catamaran de 20 pieds / Pierrig Thomas – Nicolas Ploé – Philippe Guenegan – Charles Fresnel – Bruno Boizard
2020 : Team Bouda, familles Bouvry et David en équipe et en relais.
2020 : Team Armen en relais et en équipe en Figaro 3/ Armand de Jacquelot – Nico d’Estais – Edouard Golbery – Maxime de Lisle
2020 : Team Credit Agricole 29 en équipe et relais de 26 personnes
2020 : Team Everial Wallaby, 4 collaborateurs de l’entreprise Everial en relais et équipe sur le mini 589
2021 : Milena Museau en solitaire mais accompagnée de Sylvain en soutien.
2022 : Team Jolokia pour le Finistere(Hu)Man
2022 : Team An Drinded en relais équipe / Paul Reuillon Arthur Germain Louis Reuillon
2022 : Team Globesailor avec 13 personnes de l’entreprise.
2022 : Stan Thuret et Tanguy Le Turquais en double et en relais sur le class40 177.
Je fais réellement la course en tant que skipper, seul sur mon bateau avec ma caméra, pour ramener des images brutes et réelles. Et je monte autour de cette course un scenario avec des comédiens, mais aussi avec des vrais marins. Je joue mon propre rôle mais je mets en scène la réalité.
Le cadre du film sera une transatlantique entre la Bretagne, l’Angleterre, et les États-Unis. Le scenario implique donc un tournage en français et en anglais.
La première heure du film se passe à terre dans les chantiers, sur les pontons en Bretagne pour montrer ce que le public ne connait pas : la préparation, et à quel point c’est déjà dur d’être seulement au départ d’une course.
Ensuite, c’est la partie en mer, la course elle-même. Il y aura des choses écrites mais il y aura surtout la magie et la part aléatoire de l’océan qu’il faudra saisir pour :
C’est la première phrase que l’on te dit quand tu commences à naviguer en solo…
I am really doing the race as a skipper, alone on my boat with my camera in order to bring back some raw an real pictures. And I create screenscript with actors, but also with real sailors. I play my own part but I make a fiction out of the reality.
The film will set on a transatlantic race between Brittany, England, and the United States. So the script and the shooting will be in French and English.
The first hour of the film takes place on the ground, in the shipyards, on the docks in Brittany to show what the public does not know: the preparation, and how hard it is just to be on the strating line of a race.
Then it’s the open sea part, the race itself. There will be written scenes but also the magic and the random aspect of the ocean Iwill have to be seize in order to:
Elle rencontre Stan, un jeune marin passionné mais un peu loser. Il rencontre toujours des problèmes inattendus, et n’a jamais réussi à finir une transat.
Il a quitté son travail de préparateur dans une grosse équipe de course au large, vendu son appart, vidé son compte en banque. Tout ça pour acheter un voilier et prouver qu’il peut participer à la plus dure des transats : la Transat Anglaise. La transat mythique gagnée par Eric Tabarly.
Dans sa préparation, Stan va rencontrer Georges, son futur sponsor, un chef d’entreprise passionné par la mer, qui passe ses week-ends dans son voilier amarré au ponton, mais qui n’a jamais eu le temps d’aller naviguer dans sa vie…
Ces trois personnages vont se lier d’amitiés et vivre la course ensemble, chacun à leur manière, de Brest à New-York, au gré du vent.
There she meets Stan, a young passionate but kind of loser sailor.
He always encounters unexpected problems, and so far he has never completed a transatlantic race.
He left his job in a big offshore racing team, sold his apartment, emptied his bank account. Just to buy a boat and prove that he can take part in the hardest race : The Transat. The mythical transat won by Eric Tabarly.
During his preparation, Stan will meet Georges, his future sponsor, an entrepreneur passionate by the sea, who spends his weekends in his boat moored to the dock but who has never had time to go sailing in his life…
These three characters will become friends and live the race together, but in their own separate ways, from Brest to New York, pushed by the wind.
Tourner en équipe réduite. Avoir la légèreté et la mobilité d’une équipe de reportage. Un mois de tournage à terre, et le reste seul en mer. Je veux utiliser les décors naturels, le cadre de la course. Je connais suffisamment les problèmes de plan de travail et de production pour avoir une écriture “intelligente” pour pouvoir simplifier les choses.
Je veux aussi faire peu de prises. Beaucoup de répétitions. Et faire des choix au tournage. Je veux voir ce film comme une vraie aventure et un voyage pour mon équipe technique.
Ce film serait la possibilité pour un producteur de tourner un film hors-norme inédit autour de la mer et de la voile.
Shooting with a small crew. Having the lightness and mobility of a reporter crew. One month of shooting on land, and the rest alone at sea. I want to use the natural scenery, the setting of the race. I know schedule and production issues well enough to have a “smart” writing to simplify things.
I also want to make few takes. Many rehearsals. And make choices during the shooting. I want to see this film as a real adventure and a trip for my technical crew.
This film would be the opportunity for a producer to shoot something really new about sailing and the ocean.
Passez nous voir à Concarneau ou Port-la-Forêt !
Come say hi! if you’re around Concarneau or Port-la-Forêt!
E-Mail contact :
stanthuret650@gmail.com